Doit-on encore peindre aujourd'hui?
L'art actuel est tourné vers les installations, le multimédia, la performance. moi la première, durant mes études d'arts plastiques, j'ai travaillé sur des combinaisons d'images, de supports et de signes.
Comment peut-on se situer, aujourd'hui, lorsqu'on a décidé de ne garder, comme seul moyen d'expression, que les outils ringards du peintre du dimanche?
D'abord, il faut accepter de ne pas être de l'avant garde. Ensuite, il faut assumer un certain regard un peu autain et parfois même méprisant d'une certaine "caste" artistique. De n'être que ce que certain appelle un "illustrateur".Enfin, il faut avoir la foi. Celle de se dire "je peins pour moi", parce que je ne peux pas m'en passer et le regard des autres ... on verra.
Peindre aujourd'hui reléve d'un acte presque risible, d'un saut dans le "n'importe quoi".
Ou alors il faut choisir les images.
Il ya dans toutes les provinces un " abstrait aux gris merveilleux", un "foisonnant coloriste bouillonant de détails", un "orientaliste nostalgiques chargé de bleus mosaïques", un " spécialiste du paysage local", un "jeune figuratif trés mode qui emprunte à Warholl un certain gôut pour la société qui l'entoure".
Finalement il est toujours possible de peindre. Mais il faut accepter de n'être que soi même et c'est déjà pas si évident.
Oui, je sais aujourd'hui il fait un soleil magnifique. Oui je sais ce n'est pas si souvent en Normandie. Oui je sais j'ai la chance de ne pas travailler le mercredi et je devrais en profiter pour sortir, voir du monde, prendre l'air.
Donc j'ai passé une grande partie de ma journée enfermée ici, avec mon Amazone. Pourquoi? A quoi tout cela m'avance t-il? Un peintre est-il forcément un gars bizarre et associal qui se referme sur son travail? Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin de me couper du monde pour fabriquer et parfois ça me fait un peu peur.
En tous les cas j'ai entamé aujourd'hui la forêt tropicale qui doit, depuis le début, permettre un jeu de "montrer-cacher" avec ma guerriére.
Qui est ce que je cache elle ou moi? Je me fais parfois l'effet d'un ours dans sa caverne...
Voilà, je suis revenue de Barcelone depuis une semaine et je n'ai pas encore retouché un pinceau.
Il faut dire qu'en ce moment mon travail de prof c'est: les bulletins, les conseils de classe, la salle d'arts plastiques à laquelle j'ajoute un espace "multimédia", tout cela m'occupe pas mal.
Mais la vérité si je ne mens pas, c'est que j'ai l'esprit ailleurs. En ce moment je me pose beaucoup de questions sur le Pourquoi, le Comment, le "où je vais" ?
Je suis en train de préparer un rêve de voyage qui me tient à coeur depuis...toujours : le Mexique.
Seulement voilà, faut-il vraiment réaliser ses rêves. N’est-ce pas trop tôt? Comment vais je me sentir, après ? Quel moteur aurais je, ensuite, pour avancer?
Et puis les rêves lorsqu’ils se réalisent sont souvent décevants. Comment le Mexique, aussi beau soit-il, pourrait-il correspondre à l’image fantasmagorique que je m’en suis forgée depuis l’enfance. Mon imaginaire a grandi avec des fresques précieuses, des temples et des masques de jade, mais les mayas ont disparus depuis longtemps.
Peut-être devrais-je en garder l’image sublimée que je m’en suis inventée.
Plus le projet se concrétise et moins j’ai envie qu’il se concrétise…bizarre non ?
Alors en attendant les pinceaux dorment. Mon « Amazone » me regarde du coin de l’œil, délaissée, se demandant à quelle sauce elle va être mangé.
C’est peut être ça mon vrai problème dans le fond : une certaine peur de l’achèvement. Un refuge dans le « en suspend ».
Il faut bien du courage pour finir quelque chose…
Cette semaine j'étais...à Barcelone!!
J'ai donc flâné ( avec 30 élèves tout de même); dans les rues gorgées de couleurs et de soleil. Quel enchantement!!!
J'adore retourner dans cette ville dans laquelle tout respire et inspire...
Puisque toute ma peint
ure consiste à combiner des élèments, à les associer, à les superposer et à les
faire, parfois, disparaitre...
Barcelone me semble l'exemple parfait de ce que peut être cette combinaison. Dans les sons, dans les couleurs, dans les styles, dans les formes, dans l'extréme attention portée à toutes les parcelles d'une expression chatoyante.
On ne revient jamais tout à fait le même de Barcelone... Je vais retourné à mes pinceaux avec des envies multicolores...
Me voilà donc rentrée aprés 3 jours à Paris, et hier soir j'ai un peu bossé...
Petit changement de stratégie, collages et nouveau dessin de la silhouette. L'arc est finallement en papier kraft noir, et j'ai réalisé pas mal de "patch" avec des journaux chinois.
Bon, un bras a disparu mais c'est pas grave, je crois que je vais m'en passer... j'aime trop dessiner les ventres et les nombrils... Je sais c'est bizarre.
Prof d'arts plastiques le jour, peintre le soir...
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