Il était une fois un arbre, seul, simple, rouge.
Affleurer la toile, la vieillir, patiner les reliefs que l'on souhaite plus visibles. Affûter l'usure, tâner la surface, agencer les petites parcelles de couleur de façon simple mais sophistiquée. Provoquer des absences en ajoutant du blanc, comme des acalmies méritées. Ce soir j'ajoute la couture, le crayon, la sanguine, les petites traces vibrantes de lignes dicrétes qui doivent accrocher l'ensemble, tout tenir aux bords du cadre pour que la composition se tienne. Une fois que chaque point sera brodé, la dentelle construite avec acharnement devra sembler légére et aérée. Presque naturelle, construite sans efforts.
Je souhaiterais vous faire partager les vers d'un poëte qui écrit sur le net. Les textes qu'elle invente vont bien avec mes toiles...
Posté le 16.04.2009 par ceres
ça avance! l'arbre s'est réveillé plein de feuilles et de bourgeons. Manquent les fleurs et peut être quelques bestioles. Oiseaux, papillons, coccinelles, et pourquoi pas petits personnages ? je veux que ça grouille dans les branches !!! C'est donc loin d'être fini mais c'est un travail très amusant et rafraîchissant. Je crois qu'une série va suivre...
Aujourd'hui j'ai fais un truc bizarre: un saut dans le vide, un chamboulement volontaire.
Je me suis dit : ça donnerait quoi si je peignais sans me poser de questions, sans chercher à continuer sur ma lancée, sans chercher à trouver quoi que ce soit, sans autre chose que le plaisir de peindre?
Les projets en suspend sont donc restés dans un coin et j'ai pris une toile neuve. Pas d'automatismes, pas de tissus collés, pas de papiers, pas de dessins préparatoires, juste moi et la toile. C'est déjà loin le temps où je travaillais uniquement comme ça, où les habitudes ne m'avaient pas envahies.En montrant son travail on décide d'exposer ses doutes, ses conflits, ses recommencements et pour se protéger on s'enferme vite dans une carapace routinière.
Aprés quelques coups de pinceaux un arbre s'est installé. Mes couleurs sans y réfléchir sont revenues hânter la palette. La silhouette "branchue" s'est appropriée le carré de 80 x 80 cm en deux temps et trois mouvements.
Maintenant que je la regarde, là, posée sur le chevalet, je me rends compte que je n'ai qu'une seule envie: recouvrir ses extrémités d'une multitudes de papiers japonais.
CQFD: même lorsque je cherche à revenir à un travail plus instinctif je reviens à mes "obsessions". D'un côté ça peut faire peur, d'un autre ça montre que cette forme de peinture est à l'heure actuelle, la seule qui me soit naturelle.
Prof d'arts plastiques le jour, peintre le soir...
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