Aujourd'hui j'ai fais un truc bizarre: un saut dans le vide, un chamboulement volontaire.
Je me suis dit : ça donnerait quoi si je peignais sans me poser de questions, sans chercher à continuer sur ma lancée, sans chercher à trouver quoi que ce soit, sans autre chose que le plaisir de peindre?
Les projets en suspend sont donc restés dans un coin et j'ai pris une toile neuve. Pas d'automatismes, pas de tissus collés, pas de papiers, pas de dessins préparatoires, juste moi et la toile. C'est déjà loin le temps où je travaillais uniquement comme ça, où les habitudes ne m'avaient pas envahies.En montrant son travail on décide d'exposer ses doutes, ses conflits, ses recommencements et pour se protéger on s'enferme vite dans une carapace routinière.
Aprés quelques coups de pinceaux un arbre s'est installé. Mes couleurs sans y réfléchir sont revenues hânter la palette. La silhouette "branchue" s'est appropriée le carré de 80 x 80 cm en deux temps et trois mouvements.
Maintenant que je la regarde, là, posée sur le chevalet, je me rends compte que je n'ai qu'une seule envie: recouvrir ses extrémités d'une multitudes de papiers japonais.
CQFD: même lorsque je cherche à revenir à un travail plus instinctif je reviens à mes "obsessions". D'un côté ça peut faire peur, d'un autre ça montre que cette forme de peinture est à l'heure actuelle, la seule qui me soit naturelle.
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